Saint- Patrick" Globe Thérapie"
Métro Lionel Groulx -dix sept heures.
En ce dix-sept mars, j'étais très inspirée pour trouver le sujet de mon futur article. C'est un jour de fête nationale de l'autre côté de l'Atlantique. Dans notre chère ville, c'est plutôt une occasion de créer une ambiance festive en l'honneur de la Saint-Patrick. Si je me rappelle bien, le Royaume-Uni, l'Irlande et l'Australie ont une population celtes plus nombreuse que d'autres pays. Je me retrouve donc dans le métro, sur la ligne verte qui est de la même couleur que le trèfle qui symbolise cette fête. J'avais dans l'esprit de faire un article plutôt festif qui représentait bien la Saint-Patrick dans notre métro montréalais. Au gré des voyageurs qui portaient de grands chapeaux verts ou encore par des usagers éméchés par la bière, je finis donc, par croiser le regard d'un couple. J'ai été touchée par le fait que l'un de mon futur portrait posait délicatement sa tête sur l'épaule de sa partenaire. Un geste tendre et emprunt de délicatesse. Quand j'ai fini par les aborder, ce couple était en fait deux soeurs jumelles dizygotes, selon le vrai terme médical, mais dans des mots plus populaires c'était en fait de fausses jumelles qui sont originaires de Bretagne qui se trouve être un endroit, où l'on fête la Saint Patrick comme en Irlande. Dans cette région il y a la forêt de Brocéliande qui est le berceau de la culture celtique, de part ses légendes et de ses contes.
"Comment deux soeurs jumelles très fusionnelles se trouvent à Montréal?" Ikkio (porte un bomber noir et jaune) et Sunwan sont deux globe-trotteuses de vingt et un an qui au fil de leur aventure et de leur voyage ont rencontré une amie montréalaise dans une ferme qui cultivait du cannabis en Californie. "D'accord, tout comme vous j'avais mille questions dont j'essayais de retrouver le fil". Un peu perdu dans mon entrevue qui nous a valu de continuer jusqu'au terminus soit jusqu'à Angrignon, pour enfin terminer notre voyage au métro de l'Église. Ces deux jeunes filles aux prénoms originales ont été élevées par une maman marginale, décalée et aussi touchante quand leur père l'a quitté en pleine grossesse quand il a su que cette maman attendait ces deux bébés. Ikkio et Sunwan se sont adaptées à leur milieu familial, élevées par une mère monoparentale avec laquelle elles ont composé un tableau loin d'être classique puisqu'à la question dites au pluriel "Que vouliez-vous faire comme métier quand vous étiez enfant?" Sunwan voulait être médecin de salamandre et Ikkio rêvait d'être une chanteuse de rap. Je les écoutais me parler de leur enfance et c'est ainsi que je me suis rendu compte qu'elles n'ont pas été bercées par les contes de fée puisqu' aucun prince charmant venait émerveiller leurs doux rêves de petites filles. Ces partenaires de vie, de part leur gémellité fonctionnent à l'instinct et ceux depuis deux ans. Elles se sont échappées de la réalité au gré de leur voyage et la liste des pays visités est longue, la Californie, la Grèce, le Guatemala, le Nicaraga, la Colombie, le Costa-Rica, le Pérou, l'Equateur, la Bolivie, le Paraguay, le Brésil et le Mexique.
Des voyages tous financés par un travail qui consistait à découper des têtes de chanvres dans des conditions difficiles, sept jours sur sept et douze heures par jour. Dans leur périple, il y a eu des pertes de papiers, des accidents, des situations dangereuses, mais au final, leur expérience leur aura permis de créer des liens, de réfléchir sur leur avenir et de se placer professionnellement. Ces deux-là ont un lien indescriptible que je qualifierai d'incroyable. Cette relation gémellaire les a protégés face aux dangers que ces destinations peuvent causer grâce à un type d'instinct qu'elles seule peuvent comprendre. Elles ont tout de même parcouru l'Amérique du Sud sans tracas ou presque. Ainsi, de cette expérience le malheur s'est écarté de leur chemin de globe-trotteuses débrouillardes et autonomes. Demain leur voyage se termine. Elle rentre dans leur région natale. Maintenant elles ont besoin de se ressourcer et de trouver des réponses face à leur identité. Ikkio veut affronter son père qui l'a abandonné. Elle veut enfin lui dire de vive-voix qu'elle lui a pardonné et de lui demander que signifie l'origine de son prénom qu'il avait choisi avant sa naissance. Sunwan, quant à elle veut faire ses demandes universitaires pour devenir anthropologue. Elle souhaite aussi se placer dans sa sexualité qui l'interroge à cause d'une femme qui l'a révélé autrement par une nuit chère à ses yeux. Oui, l'abandon de leur père les a abîmées et elles se sont confiées sans pudeur sur cet acte de lâcheté. Ce rejet a un réel impact dans leur vie quant à leurs relations avec les hommes . Elles se sont rendu compte que leur voyage était un moyen de fuir. Partir pour guérir et non pour subir était leur seule option. Elles peuvent rentrer maintenant, elles sont presque prêtes à affronter leur quotidien dans la petite ville du Finistère où elles vont tenter de se reconnecter avec leur vie d'avant. Même si le goût de s'échapper est encore fort pour Sunwan qui va sûrement repartir en voyage cet été en Europe en autostop.
Une citation dit "On peut voyager non pour se fuir, chose impossible, mais pour se trouver" de Jean Grenier ou encore: "Voyager, c'est grandir. C'est la grande aventure ; Celle qui laisse des traces dans l'âme" de Marc Thiercelin. Je pense que ces voyages autour du globe sont une thérapie pour ceux qui ont ce besoin de fuir. À vrai dire la raison ou bien le motif de ses voyages ; "Est-ce la fuite? Le goût du voyage?" En tout cas j'ai rencontré deux femmes extraordinaires qui ont partagé une belle histoire de vie. Des voyages ponctués par les maux du passé dont j'ai eu le privilège d'être le témoin. Ce fût un récit avec des expériences qui n'ont pas été facile pour elles, mais le voyage reste le plus beau moyen de fuir quand on ne veut pas faire face à sa réalité, mais au final l'essentiel est de se chercher ; s'écouter et de se trouver. Peu importe le nombre de kilomètres que nous mettons entre la réalité et le goût de s'évader. L'important est d'être en phase avec soi-même, l'essence d'être soi nous ramène toujours vers le chemin où la vie veut qu'on soit.
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Je n'ai qu'une seule chose à te souhaiter : une très belle continuation dans ton blog qui se veut prometteur.
J'adore ta plume - je te le dis car j'ai réussi à tout lire malgré l'absence de photo, ton